« Je ne me confie pas facilement »
« Ma confiance dans les hommes (ou les femmes) a été abimée et je n’arrive pas à leur faire confiance »
« Je n’arrive pas à me laisser aller »
Le manque de confiance me retient de vivre ce à quoi j’aspire profondément. Je sais que je devrais faire confiance. Et pourtant, je n’arrive pas à être en confiance. Probablement parce que j’ai été blessé par le passé (relation amoureuse, amitié ou parentale qui m’ont déçu) : j’ai appris à devenir méfiant(e).
Le pari de la confiance
Je donne de moi – en espérant que l’autre fera de même. Or si je doute que l’autre pourra faire de même, je me protège et ne donne pas de moi.
Le mot « confiance » provient du latin fidere (« se fier à », « croire ») : il s’agit donc d’un acte de foi. La confiance est un pari sur l’avenir. Je ne peux pas savoir comment les choses vont évoluer mais je choisis de croire. C’est presque une douce folie, emplie de risque, si l’on s’en tient à la définition.
Et c’est peut-être la raison pour laquelle on se retient : d’aimer, de se laisser aller, de se livrer, de s’abandonner, de croire…
« Et si les choses se passaient mal… », murmure cette petite voix insidieuse en nous.
La confiance se construit
Penser que la confiance nous est donnée est une illusion. Il est sage et prudent de ne pas faire aveuglément confiance dans toute situation ou à n’importe qui.
La confiance est un don de soi intime et elle soit donc se mériter. L’autre doit me démontrer qu’il en est digne.
La confiance portée par l’action et l’observation
Ne dit-on pas « faire confiance » ? C’est un acte délibéré, construit, réfléchi que de faire confiance. Je choisis de donner ce que j’ai de précieux. Et je dois choisir à qui et surtout comment.
Etant donné que la confiance se construit à l’image d’une cathédrale, et qu’elle dépend de moi (puisque je choisis de poser un acte de faire confiance), je dois veiller à ce qu’elle s’installe pas à pas.
Ainsi, je fais un premier petit pas sur le chemin de la confiance. J’attends et j’observe. Si l’autre fait un premier petit pas vers moi, je peux choisir de poser le deuxième pas de confiance vers lui / elle. Et si elle fait un autre pas, à son rythme vers moi, je peux alors lui emboîter le pas dans la confiance réciproque.
La confiance ne se construit jamais seul. C’est une danse qui s’élabore à deux. Au fur et à mesure. La particularité de cette danse, c’est qu’elle se construit en deux temps : agir puis observer, agir puis observer, agir puis observer... et non pas « observer » sans agir !
Si mon partenaire ne fait pas de pas vers moi, c’est qu’il ne mérite pas ma confiance ; je dois donc m’arrêter là, ne plus prendre de risque. Au moins, je saurai exactement jusqu’où j’ai pu aller avec lui / elle. En définitive, j’aurais pris le risque du bonheur, sans être blessé(e).
Principe de confiance
La folie est de se livrer à l’autre sans avoir vérifié au préalable qu’il (ou elle) est digne de cette confiance et qu’il se livre autant que moi.
Dans un monde où l’immédiateté des relations est devenu la règle, on observe de plus en plus de souffrance parce qu’on oublie de pratiquer, l’un après l’autre, ces deux temps distincts dans la danse de la confiance.
Arrêtez d’observer : dansez maintenant !