Nous entamons un processus de deuil dans deux situations : soit parce que quelqu'un qui nous touche vient de mourir, soit parce que quelque chose d'important change dans notre vie (rupture amoureuse, déménagement, réorganisation au travail, quand un proche perd la mémoire, etc.).
Le processus de deuil suit un processus que le Dr. Kübler-Ross a mis en exergue dans les années 60 :
Le processus de deuil suit un processus que le Dr. Kübler-Ross a mis en exergue dans les années 60 :
- Choc : commence au moment de l'annonce. Sa durée est variable (1 seconde ou 1 semaine, par exemple), en fonction de ce que ça vient toucher chez la personne. Le choc paralyse la capacité d'analyse.
- Déni : "Non! C'est pas vrai! Je ne le crois pas. C'est impossible". C'est un sas de protection qui permet d'éviter de s'effondrer sous une lame trop intense. Ce droit à "impacter l'information" doit être respecté : plus l'entourage voudra convaincre la personne, plus elle campera dans le déni et souffrira.
- Colère : "C'est injuste!", "Il est hors de question que je me plie à ce nouveau système informatique!", "Je suis fâchée sur Dieu" ou "Je lui en veux : il est mort alors qu'il m'avait promis de vivre vieux à mes côtés". Plus je suis touchée par la situation, plus la colère est forte ou dure longtemps. On entame aussi des tentatives de marchandage (aux termes impossibles) pour faire revenir la situation "comme avant" : "si je prie tous les jours, faites-le revenir", "accordez-moi de vivre plus longtemps pour voir mes petits-enfants" ou "raconte-moi encore quand tu m'as trompé, ça me permet de passer au travers". L'entourage doit suivre quelques règles de conduite : rester dans l'empathie, ne pas céder au marchandage, ne pas raisonner la personne (argumenter) ou vouloir la calmer. Souvenez-vous que la colère n'a rien à voir avec vous et est nécessaire pour sortir de la souffrance.
- Tristesse : c'est le moment où on s'effondre sous sa couette. Une partie de nous accepte émotionnellement que c'est la fin de quelque chose et c'est bien de le pleurer. C'est la dernière étape souffrante du processus de deuil.
- Renonciation : j'accepte de renoncer à des choses que j'avais avant d'entamer la courbe du deuil (confort d'outils de travail que je maîtrise, sortie-habitude au théâtre avec mon conjoint, ...). Je commence à être capable de "raisonner" parce que je sors progressivement du tsunami émotionnel.
- Acceptation : Je peux en parler avec paix et recul.
- Élaboration d'un nouveau projet : je remplace ce que j'avais par quelque chose de nouveau que j'élabore. C'est un processus itératif : je commence à avoir envie d'autre chose et ce projet donne un nouveau sens à ma vie. Plus il me donne du sens, plus je peux entrer dans cet "autre modèle" avec enthousiasme.
Compléments d'informations importants :
C'est quand on agit contre-nature que les problèmes surviennent...
- Tout le monde traverse ces étapes dans cet ordre défini. Surtout, nous les traversons généralement sans prendre conscience que nous suivons un chemin nécessaire pour guérir nos blessures.
- Cette traversée du tunnel n'est ni linéaire ni régulière : on fait des aller-retour entre une étape et la suivante, comme un balancier, jusqu'à ce que nous soyons prêt à y basculer entièrement. Il y a aussi des étapes qui peuvent prendre plus de temps qu'une autre, en fonction de ce que ça vient toucher chez la personne. Exemples : la colère durera longtemps si cela résonne sur une sensibilité à l'abandon ou si un changement profond dans le travail arrive à quelqu'un qui est en poste depuis 15 ans.
- La durée de chaque étape est tout à fait variable, en fonction des "thèmes" que ce deuil vient toucher chez soi. On peut passer de l'autre côté du gouffre en 1h ou en 1 an...
- Il n'existe aucun moyen pour traverser le processus de deuil en faisant l'économie de la souffrance. On peut seulement le traverser plus rapidement en prenant conscience du processus et de l'étape dans laquelle nous sommes. Et en acceptant de ressentir ce qu'on ressent. Par ailleurs, le traverser plus rapidement ne signifie pas souffrir plus intensément.
C'est quand on agit contre-nature que les problèmes surviennent...